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3500 ans d’histoire horlogère

- De bijou précieux à accessoire de mode


Des Égyptiens à la Silicon Valley : 3500 ans d'histoire de la montre. 

C’est un accessoire de mode qui nous accompagne depuis le XVe siècle. Comment s’est-elle imposée aux poignets de tous les fashionistas ? D’où vient-elle ? Comment la choisir et la twister trendy ? Il était une fois la montre : retour sur celle qui a su s’adapter à toutes les époques.




XVe SIÈCLE Av. J.-C. : LES ÉGYPTIENS INVENTENT LA MESURE DU TEMPS


Dès l’aube de l’humanité, toutes les civilisations ont pour ambition la mesure – et la maîtrise – du temps. Limitée à ses débuts à l’observation des cycles diurnes et nocturnes, elle aboutit, vers -1450, à l’invention du premier cadran solaire en Égypte.


«Une révolution : la société est désormais jalonnée de repères»


Pour la première fois de l’histoire, le cycle du soleil permet de graduer le temps qui passe, grâce à un instrument placé sur une surface plane de 360° qui se divise en 24 parties espacées de 15°, soit les 24 heures de la journée. Une révolution : la société est désormais jalonnée de repères qui conditionnent les horaires de travail, les annonces publiques à la criée, les horaires de la messe, d’ouverture ou de fermeture des portes de la ville… Importé en Europe au VIe siècle av. J.-C., le cadran solaire restera durant des siècles l’unique instrument capable de mesurer le temps.


Cadran solaire égyptien, 1500 av. J.C.

Le plus ancien cadran solaire de l’histoire, 1500 av. J.C., Vallée des rois en Égypte. Université de Bâle, Suisse. 




XVIe SIÈCLE : LES HORLOGES PUBLIQUES SONNENT LES HEURES




Cathédrale de Chartres, horloge 2 fois 12 heures, 1528 (CC 3.0, Selbymay)


Les horloge à poids, avec rouages et régulateurs, gagnent les sommets des tours des grandes villes. Initialement sans cadran, ces mécanismes de gros volume sont entraînés par le mouvement continu d’un poids qui actionne des roues à dents et des pignons, frappant les heures à intervalles réguliers. La première horloge publique du genre est construite en 1335 à Milan. Sa cloche sonne chaque heure, 1 coup pour 1 h, 2 coups pour 2 heures, etc. Une innovation qui se répandra dans toute l’Europe dans le demi siècle qui suivra.


Vers 1400, les Horloges géantes mécaniques à poids se dotent de cadran divisé en 12 heures – les ancêtres de nos cadrans actuels – puis se miniaturisent. Problème ? L’accélération de la chute du poids conduit à un manque de précision horaire sur la durée.




VERS 1480 : LES HORLOGES URBAINES DEVIENNENT DES MONTRES DE POCHE




Voici la plus ancienne montre connue, une montre sphérique de table (4.8 x 4.8 cm), assemblée en 1530 par un fabricant inconnu. Elle fonctionne en continu 12 à 16 heures et indique l’heure à la demi-heure la plus proche. Les perforations sur le boîtier permettent de lire l’heure sans l’ouvrir. Walters Art Museum.


L’horlogerie moderne entre dans sa période d’or. En Italie, en Allemagne et en France, les horloges mécaniques se miniaturisent et le lourd balancier des horloges des villes est remplacé par un petit ressort à remontage manuel qui doit être retendu chaque jour. Sphériques à leurs débuts, ces « boîtes de montres » se portent autour du cou avant de s’aplatir pour devenir des montres à gousset, du nom de la petite poche du gilet masculin à laquelle la montre s’accroche, suspendue à une chaîne.

Lip Chronomètre 




VERS 1556 : LA SUISSE DONNE LE TEMPO DE L’EXCELLENCE


En Suisse romande, la profession d’horlogers (« orologier ») se développe tandis que la Genève calviniste interdit les signes ostentatoires de richesse et donc la fabrication de bijoux, obligeant les artisans à confectionner des montres. Chassés par les persécutions catholiques, les huguenots affluent de toute l’Europe, dont des spécialistes anglais réputés pour leurs innovations horlogères. La population de Genève triple vers la fin des années 1680. Le mythe du « Swiss made » est en marche.


C’est à cette époque que l’horlogerie s’exporte jusqu’à la cour de l’Empereur de Chine. L’économie suisse connaît une prospérité remarquable, dans l’élan du succès de son horlogerie et de ses métiers annexes. Les artisans les plus prestigieux s’expatrient et créent des pièces d’exception aux cours européennes, dont la richesse, la miniaturisation et la précision ne cessent de grandir.




1777 : LA MONTRE MÉCANIQUE SE REMONTE SEULE




L'horloger neuchâtelois Abraham-Louis Perrelet, vers 1820



Montre à remontage automatique Mazzi Locarno, autour de 1778 (photo : Joseph Flores)




« Enfin, la dernière frontière est franchie : plus besoin de remonter manuellement sa montre chaque jour. »


En 1777, la montre mécanique devient automatique, sans doute sous l’impulsion de l’horloger suisse Abraham Louis Perrelet (1729-1826).

Enfin, la dernière frontière est franchie : plus besoin de remonter manuellement sa montre chaque jour, le mouvement du corps s’en charge seul. L’astuce ? Un rotor qui tourne sur lui-même, propulsant un jeu d’engrenages qui remonte automatiquement le ressort du barillet. Dès l’impulsion initiale, le mouvement fonctionne indéfiniment. L’invention révolutionne l’horlogerie et demeure à ce jour la référence des calibres mécaniques les plus prestigieux.




1790 : LA MONTRE SE PORTE AU POIGNET


La première montre-bracelet apparaît à Genève. Ce qui paraît évident aujourd’hui était alors une coquetterie exclusivement féminine. Trop « efféminée » et moins précise que les montres à goussets, car miniaturisée, la montre-bracelet peine à s’imposer. C’est dans l’armée, et plus tard aux poignets des pilotes, qu’elle trouve sa rédemption. Virilisée et objectivement plus pratique pour lire l’heure, elle devient un standard et la firme suisse Girard-Perregaux développe sa première production en série vers 1880, 2000 montres-bracelets destinées aux officiers de la marine allemande. Plus solide, plus plate, plus précise, elle sera bientôt étanche, jusque dans les profondeurs abyssales.



1969 : LE QUARTZ EXPLOSE LES STANDARDS DE PRÉCISION… ET LES PRIX




La Seiko Astron, première montre à quartz de l'histoire, 1969

La Seiko Astron, première montre à quartz de l’histoire commercialisée à 100 exemplaires en 1969 par Seiko (CC 4.0, Deutsches Uhrenmuseum)



Détail du mouvement à quartz de la Seiko Astron, 1969 (CC 3.0 Deutsches Uhrenmuseum)


En 1969, l’horlogerie découvre le quartz. Nouvelle révolution : ce composant bon marché, fourni en énergie par une pile reliée à un circuit électronique et à un moteur, oscille en continu à une fréquence incroyablement stable. La première montre à quartz est développée par le groupe nippon Seiko qui dévoile son Astron-35SQ le 25 décembre 1969, après 10 ans de recherche et développement. Sa précision est d’environ 5 secondes par mois, soit 1 minute par an.




« Pour un prix dérisoire, on s’offre désormais une montre dix fois plus précise que les prestigieuses montres mécaniques. »


Aussitôt, les ventes des montres à quartz explosent. Pour un prix dérisoire, on s’offre désormais une montre dix fois plus précise que les prestigieuses montres mécaniques, atteignant désormais une seconde de retard en six ans.


Cette même année, Buzz Aldrin emmène sur la lune l’Oméga Speedmaster ; la montre à cristaux liquides est inventée par Longines tandis qu’Hamilton commercialise la première montre à affichage électro luminescent LED.




1983 : LA SWATCH EN PLASTIQUE REDÉFINIT LES CODES


Swatch System 51


La Swatch, contraction de « swiss » et de « watch » – débarque en 1983. Une alternative aux modèles à quartz asiatiques bas de gamme qui terrassent l’horlogerie suisse. L’idée ? Concevoir une montre helvète à quartz certes, mais de qualité et à petit prix. L’innovation ? Le plastique. Peu cher mais résistant, il offre en plus le luxe d’adopter une infinité de teintes et de motifs pour coller au plus près des tendances. Ajoutez à cela un montage simplifié à l’extrême, des coûts de production réduits de 80% et vous obtenez un succès qui ne se démentira plus.


1983 : La Swatch révolutionne les codes de l'horlogerie


Swatch Original Jelly Fish de 1983





« La montre sort du cercle restreint des bijoux de famille pour devenir un objet de mode. »


Vendue 50 francs suisses (env. 45€), 1 million d’unités sont écoulées l’année de son lancement, 2.5 millions l’année suivante. La créativité est effervescente et les modèles, tous plus fun les uns que les autres, se multiplient ; la Skin et ses 3.9 mm d’épaisseur, montre plastique la plus plate du monde ; la Pop qu’on clippe à ses habits (photo ci-dessus) ; la Skeletor qui dévoile en transparence ses composants.


Mieux ? La marque suisse promulgue son cadran « plus petite toile du monde » et multiplie les collaborations avec les noms les plus trendy de la scène arty ; Spike Lee, Keith Harring, Kiki Picasso, Jane, … La montre sort du cercle restreint des bijoux de famille pour devenir un objet de mode qu’on assortit à son look du jour et qu’on alterne au gré des tendances.




1990 : DES «SMARTWATCH» AUX MONTRES CONNECTÉES


Si l’Apple Watch, sortie en 2015, démocratise le secteur des montres connectées, leur origine est plus ancienne. La montre « intelligente », ou « smartwatch », est développée dès 1982 par Pulsar et Seiko. À l’époque, elle se contente de tâches de base, comme l’agenda ou les calculs, intégrant plus tard des jeux voire des outils de traduction. C’est avec la téléphonie mobile puis le web que la smartwatch devient une « watchphone », puis une montre connectée.


En 1990, la Seiko Receptor est la première à recevoir des textos tel un pager. Dans les années 2000, les smartwatch se font « sportwatch » en intégrant un GPS. La Microsoft SPOT, dès 2004, permet de recevoir des données par modulation de fréquence. En 2011, la WIMM One se connecte en Bluetooth avec un téléphone sous Android.


En 2015, la montre connectée décolle vraiment avec le lancement de l’Apple Watch. Le PDG d’Apple Tim Cook la présente comme un produit « entièrement nouveau » qui constitue « le prochain chapitre de l’histoire d’Apple ».



2015 : lancement de l'Apple Watch

Sous son écran en saphir recouvert d’une couche tactile – et bientôt étanche – on consulte ses mails, ses messages, on écoute de la musique, on prend des photos, on passe des appels, on partage ses données en synchronisation avec l’iPhone. Elle inclut notamment un GPS, un calculateur du rythme cardiaque et elle donne même l’heure… Personnalisable, elle s’adapte à une collection de 12 bracelets interchangeables en cuir, acier et fluo-élastomère en différents coloris et collabore bientôt avec Hermès qui développe un bracelet en cuir entièrement confectionné à la main, à simple ou double tour.




MONTRE & MODE : QUELLE MONTRE POUR COLLER À LA TENDANCE ?



Les montres tendance du moment

En ce moment, la mode adule les montres au cadran charpenté. Elle est masculine, ronde chrono, carrée ou rectangulaire. Dorée ou argentée ? Tout lui va, c’est selon les goûts mais on choisit un bracelet en maille milanaise, à larges maillons ou en cuir qu’on laisse ample, sans étrangler le poignet, pour laisser le bijou rouler sur le poignet.


Envie de féminité ? On opte pour un cadran bijou, avec brillants et un bracelet en cuir aux teintes poudrées.


Envie d’excentricité ? La montre masculine se pare alors de plastique mais conserve son format XL. Du blanc, du noir mais aussi, mais surtout, du rouge, du vert pomme, du jaune flashy…


Must du chic, la montre automatique bien sûr. Pour ne pas y laisser un bras, on court sur les sites de vente vintage. Bonus ? Un joli look rétro. Un des leaders, Chrono24, propose des milliers de modèles, neufs ou d’occasion, des plus abordables aux plus prestigieux. On y a repéré deux must have absolus à prix cassés ; la Chanel Première à moins de 1100€ ou la Rolex Oyster Perpetual à moins de 850€…




MONTRE & MODE : COMMENT DONNER À MA MONTRE UN TWIST TRENDY ?


Comment donner un twist trendy à ma montre ?

Aujourd’hui, les femmes pointues ne portent plus leur montre seule mais cumulent au poignet garde-temps et bracelets, plus il y en a, mieux c’est. L’ensemble forme ainsi une manchette personnalisée qui exacerbe la finesse du poignet.




Crédits : Portaildelamode.com


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